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L'ESPRIT DES LOIS

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NOTE DE L'ÉDITEUR

Avec L'ESPRIT DES LOIS, MONTESQUIEU, philosophe du Siècle des Lumières, demeure aujourd'hui encore l'un des maîtres a penser pour l'étude des sciences politiques. Passionné d'Histoire, il parcourt toute l'Europe et en étudie les sociétés. Pendant vingt ans, le sujet mûrit. C'est ce texte, établi à partir de l'étude des mœurs et coutumes des diverses civilisations, berceaux de la culture occidentale, que l'illustrateur DA Ros a eu pour tâche d'illustrer. L étendue du sujet et la complexité de réunir une documentation aussi vaste rendent compte de la difficulté, pour cet artiste scrupuleux du détail, de réaliser une œuvre si importante. S'être passionne sur le thème, avoir consacré plusieurs années et créé au fil des jours la fresque la plus imagée, la plus fidèle à l'auteur, avec une persévérance quasi monacale, c'est faire preuve de toutes les qualités nécessaires au génie et restituer à ce monument de notre patrimoine littéraire la consécration d'une œuvre de grande bibliophilie.
Henri DA Ros fit, en 1972, son entrée dans l'édition d'art illustrée, grâce aux ÉDITIONS SEFER, en illustrant « Le Voyage extraordinaire de LAPÉROUSE ». D'emblée, il. prit conscience de l'importance à donner, pour étayer ses compositions, a la recherche de documentation. Mais, par bonheur, le journal de bord de cette
relation scientifique de quatre années de navigation autour du monde, fournissait en abondance les sujets les plus varies.
Confronté ensuite à illustrer une édition des « Essais de MONTAIGNE)), en quatre volumes,'l'artiste, « laborieux et infatigable», parvenait à séduire le monde élitiste des bibliophiles en réalisant une des meilleures interprétations du genre.
Avec « Les Contes de VOLTAIRE », nouvelle édition en quatre volumes, on découvrait un DA Ros inattendu, plein d humour et d'élégance. L'artiste se révélait virtuose, capable de s imprégner d'un texte avec une telle précision qu'il est permis de penser que VOLTAIRE lui-même aurait souri en découvrant ses personnages.
Car l'écrivain, philosophe ou poète, s'il a, pour illustrer son propos, recours à T'anecdote, l'artiste^ lui, donne la vie et sait par son génie visualiser la pensée de l'auteur.
Tout comme dans « l'Esprit des Lois " de MONTESQUIEU, au sujet duquel Gonzague TRUC écrira : <( Même si l ordre est rigoureux chez lui, il est caché et ses phrases défilent, discontinues, chacune a part,
comme autant d'écrins ou de caissettes, tantôt simples et nues d aspect, tantôt magnifiquement ciselées et décorées, mais toujours pleines. Ouvrez chacune d'elles pour y trouver un trésor^, les compositions de DA Kos sont autant de scènes précieuses, finement ciselées, boucieux, comme à l'accoutumée, d'illustrer abondamment 1 ouyrage.DA Ros a construit ses illustrations hors-texte en plusieurs scènes. Bien que disparates et éloignées dans le temps, elles s'imbriquent dans un éauilibre de formes et de couleurs savamment composées. Le trait contrôlé du miniaturiste refuse par définition 1 instinct imprécis ou la passion spontanée et, contrairement à certains artistes peintres ou aquarellistes qui accordent une très large place au ciel et au paysage, DA Ros, lui, permet à la représentation humaine de s étaler à pleine page, jusqu'à la limite du possible. Il démontrait par la même sa profonde capacité d'adaptation et d'analyse au service de 1 auteur.
Parler des illustrations de DA Ros c'est aussi se souvenir que l'Art de la Miniature, disparu au XIXe siècle avec 1 apparition de la photographie, ne peut être tenu pour un art mineur. Des artistes de première importance, de HOLBEIN le Jeune a FRAGONARD s y consacrèrent. Au XVIIIe siècle, alors que MONTESQUIEU écrit L ESPRIT DES Lois, les miniaturistes français accèdent au Salon et a 1 Académie.
Si au XVIe siècle, la miniature utilise fréquemment des fonds bleus unis, indique à peine les ombres et exécute es détails des vêtements avec un soin minutieux, le XVIIe siècle, lui, soulignera davantage les volumes, dotant les paysages d'un espace en profondeur.
Le génie de l'artiste s'exprime en une remarquable synthèse des deux tendances. La luminosité de ses colons, rappe le celle de la technique de l'émail, développée au XVIIe siècle dans le domaine de la miniature par des artistes d'origine suisse, Jean II PETiTOT_Paul PRIEUR qui travailla au Danemark ou encore les Frères Jean-Pierre et Amy HUAUD, peintres de l'Électeur de Brandebourg a Berlin.
L'artiste utilise l'aquarelle, qu'il préfère à la gouache, comme le veut l'évolution de l'art de la miniature depuis le XIXe siècle : le traitement en est ainsi plus clair et plus léger.
Sous son pinceau fidèle, DA Ros reconstitue le décor de la vie quotidienne décrite par MONTESQUIEU, ne négligeant la véracité d'aucun détail de costume ou de décor, du pavage des rues au harnachement des chevaux. A l'instar d'un cinéaste de fresques historiques, il sait se montrer humble devant la page blanche comme le furent les subtils miniaturistes Daniel RABEL, et la Vénitienne Rosalba CARRIERA, membre de l'Académie de Saint-Luc a partir de 1705.
DA Ros cependant sait être caustique et grinçant. A l'oppose de l'« Imagerie d'Épinal» qui exalte sur un mode naïf et moral les événements importants de la nation, DA Ros opte pour une tendance caricaturale dans laquelle il trouve l'équivalent du récit édifiant, sur un mode humoristique. Se place-t-il dans ce sens dans 1 optique de la bande dessinée comme le fut son illustre prédécesseur, le caricaturiste TOFFER au XIXe siècle ? La comparaison est séduisante, mais ne nous laissons pas entraîner ou abuser par la tendance du
moment à tout banaliser, tout au plus, il constitue le fil d Ariane, et c'est en cela qu'il a du génie.
Aussi ce sera avec un plaisir renouvelé que chacun pourra savourer la maestria de DA Ros dans cette nouvelle création et c'est avec beaucoup d'attention qu'il faudra juger du travaille l'illustrateur qui ne refuse pas d'être examiné à la loupe, jusqu au moindre détail de ses personnages savamment étudiés.

INTRODUCTION
L'AUTEUR ET SON ŒUVRE

« L'ESPRIT DES LOIS » est un des livres qui a le plus fortement contribué à changer les conceptions du monde politique, bon mportance pour le xvme siècle et pour les siècles suivants est Zidérable. Dans son ensemble, c'est une géniale synthèse qui intègre dans les limites des connaissances de son temps, 1 histoire, la science politique et les sciences sociales. L'ouvrage revêt des dimensions peu communes, à l'égal de ses ambitions qui etaient vastes. Son sujet, dit l'auteur, « embrasse toutes les institutions qui sont reçues parmi les hommes ».
Cette œuvre immense a demandé vingt ans de labeur à MONTESQUIEU. C'est véritablement le travail de toute sa vie. Il existe, selon MONTESQUIEU, « une chaîne secrète, et en quelque façon inconnue» qui guide la pensée au cours de l'œuvre. Comme cette pensée, multiple et ondoyante, les objets, du livre sont nombreux Le sujet principal en est la législation. Mais il s'agit bien des lois, en général et en particulier, MONTESQUIEU ne recherche pointle. corps les lois, maisïeur âme ». Ainsi qu'il le dit, il n'a « point traite des lois, mais de V esprit des lois », Pour comprendre cet esprit, il taut avoir conscience, comme,nous en avertit le premier chapitre, que « les lois, dans la signification la plus étendue, sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses: ».
Cette phrase-clé liminaire nous montre que tout le livre sera destiné à traiter de ces « rapports nécessaires ». Ainsi s explique la multiplicité des domaines abordés car ces ce rapports », autant que «les choses », sont nombreux et complexes. Le « dessein de 1 ouvrage » est donc apparemment l'étude, non seulement des lois, mais de leurs causes Nous verrons que les desseins secrets de MONTESQUIEU sont en réalité un peu différents, bien qu'inavoués. Mais l'idée très neuve,
qui présida à l'élaboration de cette œuvre, est que les institutions diverses, selon les pays et les peuples, ont des « causes » constantes.
« Les hommes sont gouvernés par cinq choses différentes : le climat, les manières, les mœurs, la religion et les lois ». L'auteur n'exclut donc pas les facteurs purement humains. Mais il fait une grande part aux causes physiques, géographiques et surtout au climat. C est a celui-ci qu'il attribue, par exemple, la tendance au despotisme chez les peuples d'Orient. Faut-il voir là un véritable relativisme sociologique, une notion très moderne de déterminisme historique?
Celui-ci est limité à vrai dire chez MONTESQUIEU. Nous voyons déjà là une entreprise très novatrice de la part de MONTESQUIEU qui veut, ainsi qu'il le dit, « séparer la justice humaine et la justice divine ». Mais
les deux se rejoignent car l'idée de justice est sûrement divine pour un MONTESQUIEU déiste. Si l'homme est à l'origine un être moral et sociable, la loi civile n'est que le perfectionnement de la loi naturelle, et l'institution d'un État, libre association entre égaux, favorise l'épanouissement de la nature en assurant liberté et bonheur a l'humanité. Cette philosophie sociale des Lumières est celle de l'auteur. Elle nous inspire respect et admiration. Elle limite cependant la curiosité scientifique du sociologue, puisque chez lui idéalisme et
positivisme interfèrent sans cesse.
Cet idéal est celui de la liberté, ou plutôt de la « liberté réglée ». MONTESQUIEU est attaché à la notion de « justice ». Mais, selon 1m, on ne peut la trouver que dans la modération. Ceci nous amène à considérer le second « dessein de l'ouvrage », purement politique celui-là, et qui n'est pas professé dans le livre. C'est la réforme de la monarchie française. MONTESQUIEU est un noble, un propriétaire et un magistrat. Le .baron de la Brède, homme de son temps et de son milieu, est attaché à l'ordre traditionnel qui lui assure richesse
et prestige. C'est un privilégié. Et ce sont les privilèges de sa classe, c'est-à-dire .de la noblesse de robe qu'il entend défendre.
MONTESQUIEU se présente bien, dans « L'ESPRIT DES LOIS » comme un conservateur qui se souvient avec nostalgie de l'époque féodale, et qui veut rétablir la puissance nobiliaire. Mais cette attitude est aussi, et surtout, commandée de l'intérieur par l'idéal de justice de l'auteur.
MONTESQUIEU veut avant tout lutter contre le despotisme qui est pour lui la corruption de la monarchie. Les prérogatives des parlements (assemblées de magistrats) et de tous les « pouvoirs intermédiaires » lui semblent nécessaires pour limiter 1 absolutisme du prince représenté par Louis XIV et faire de la monarchie française une « monarchie tempérée ». Cette réforme est pour lui conforme a la tradition, d'où son intérêt pour les lois franques.
Cet ouvrage est donc l'aboutissement au XVIIIe siècle d'un courant aristocratique et féodal, distinct du courant bourgeois qui se concrétise chez VOLTAIRE et du courant républicain, représente par ROUSSEAU. Cependant, la portée de « L'ESPRIT DES Lois » vient, non de son contenu conservateur, mais des idées libérales que
MONTESQUIEU affirme et du langage très neuf qu'il emp oie pour cela. Le thème central de l'ouvrage est bien la liberté politique et les dispositions qui peuvent l'assurer. Celles-ci sont le tait des «gouvernements modérés» et s'expriment dans leur constitution La liberté repose avant tout sur la « distribution des pouvoirs ». C est là que MONTESQUIEU formule sa fameuse théorie de la séparation des trois pouvoirs : l'exécutif, le législatif et le judiciaire entre les deux premiers. La constitution anglaise en vigueur lui semble un excellent exemple de cette monarchie que l'on a appelée plus tard « constitutionnelle ». Il prévoyait l'extension que 1 assemblée de 1791 donnerait à cette forme de gouvernement, sans pourtant souhaiter le
développement du « pouvoir du peuple ».
MONTESQUIEU énonce cette maxime qui doit être le but de toute société : « Nature, égalité, raison, bonheurs Oui la raison, qui s'ajoute à la nature et la magnifie, doit faire le bonheur de 1 humanité.
Ce terme d'égalité, s'il le prononce, il ne s'y appesantit pas. fcn renonçant à leur dépendance primitive, les hommes ont renonce a la communauté naturelle des biens pour vivre sous les lois civiles, ht comme VOLTAIRE, il prône la propriété. Celle-ci découle donc pour lui du « contrat » et non de la loi naturelle. Cela vaut d être souligne.
Si l'on ajoute que MONTESQUIEU s'élève avec vigueur, non seulement contre l'absolutisme mais aussi contre l'esclavage, avec quelques nuances bien sûr, et contre la condition des femmes dans certains pays, on constate que son libéralisme est réel. Non content de remodeler la monarchie par des réformes administratives, fiscales, pénales, il conçoit une société moderne, tolérante, pacifique, travailleuse. Il l'envisage du point de vue économique, pressentant que ce domaine sera essentiel au XIXe siècle.
Cependant il est malaisé de situer MONTESQUIEU par rapport aux hommes de 89 qu'il inspira pourtant. Il était a la fois en deçà et en delà de la révolution bourgeoise. On peut le définir comme libéral, aristocrate et en un sens précurseur du socialisme. Il a deja la prescience du dilemme moderne : l'impossibilité de concilier les notions de liberté et d'égalité. Il a eu, le premier, le sentiment de la difficulté de la liberté et s'est interrogé lucidement sur ses moyens. Il voit la fragilité du libéralisme. Il approuve les conquêtes de la bourgeoisie : la sécurité, la propriété, mais déjà, en annonce la critique que les socialistes développeront. Pour lui, le commerce ne favorise pas la vertu du « citoyen » et les intérêts particuliers s opposent a la vie sociale naturelle. Ce paradoxe du XVIIIe .siècle, siècle de transition et de mutation, il est le premier à en sentir le malaise^ qui se ferat pur dans ROUSSEAU et DIDEROT. La critique de la societe mercantiliste sera à la base de l'anti-capitalisme. Elle se dessine dans MONTESQUIEU.qui nous apparaît donc bien, malgré toutes les apparences, s inscrire dans la lignée de nos « grands précurseurs ».
Le mot-clé de l'ouvrage est sans doute la « modération ». C'est cette qualité qui permet l'équilibre entre toutes les tendances de la pensée de MONTESQUIEU. Sa réflexion qui se porte, ainsi que nous l'avons vu, sur la liberté et l'égalité entre les hommes, aboutit a cette phrase longuement mûrie : « Autant que le ciel est éloigne delà terre, autant le véritable esprit d'égalité l'est-il de l'esprit d'égalité extrême »...
La vertu « ne se trouve pas plus auprès de la liberté extrême qu auprès de la servitude ». C'est pourquoi, il faut rejeter autant un état populaire qu'un état despotique et se limiter à une « démocratie réglée ».
Cet esprit libéral modéré, nous dirions aujourd'hui cette tendance centriste, aïnfluencé tous les penseurs politiques, du XVIIIe siècle a nos jours, dans la plupart des pays occidentaux D'abord, la  Revolution de 1789 lui doit beaucoup, et surtout l'Assemblée Constituante de 1791. Mais l'évangile politique de 89 fut surtout, on le sait, le  CONTRAT SOCIAL ». ROUSSEAU entraînait les foules plus qu il ne les éclairait car il représente, au XVIIIe siècle, le sentiment, 1 émotion, tandis que MONTESQUIEU incarne la tendance contraire, soit la réflexion, le raisonnement. « L'ESPRIT DES Lois » a, par contre, inspire et dirigé la pensée des hommes d'État français et européens depuis la fin des guerres de l'Empire. Durant tout le XIXe siècle, on se réfère à MONTESQUIEU : en histoire, pour y puiser les germes des nouvelles conceptions historiographiques; en politique, pour y trouver les principes libéraux des régimes constitutionnels et parlementaires.
Le XIXe siècle s'efforce d'opposer le libéral MONTESQUIEU au doctrinaire ROUSSEAU qui prêche une «dictature du prolétariat» redoutée par les penseurs modérés. Cependant, nous  avons dévoile chez notre auteur certains aspects qui, négligés par 1 école libérale, nous semblent aujourd'hui très modernes et presque socialisants.
Enfin, Auguste COMTE et Emile DURKHEIM virent en MONTESQUIEU le père de la science sociale positive et de la sociologie. Certes, MONTESQUIEU, avec une hardiesse remarquable, a tracé les voies de
la méthode scientifique dans le domaine historique et social. Mais, nous avons pu constater que ses « desseins » sont beaucoup plus étendus et plus profonds. En réalité, avec toutes ses antinomies et surtout ses ouvertures, « L'ESPRIT DES Lois » est une œuvre d une telle richesse qu'elle a pu être invoquée par toutes les tendances de la pensée politique et sociale. C'est dire tout l'intérêt de ce livre admirable et son rayonnement immense dans le monde entier.

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